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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 21:08

Le gouvernement chinois déclare, à l'abdication du dernier empereur Quing que "la Cité Interdite n'est plus". Elle devient un musée dès 1925 et reste encore aujourd'hui l'un des lieux les plus visités de la planète, tant sa monumentalité rappelle la toute puissance de l'une des plus ancienne civilsation. 

 

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Pendant cinq siècles le Palais Impérial de Pékin fut le siège du pouvoir suprême des empereurs chinois Ming et Qing. Les travaux de construction entrepris entre 1406 et 1420 par l'empereur Yongle, nécessitèrent une main d'oeuvre colossale estimée à un million d'ouvriers pour mettre en place architecturalement, l'expression de la toute puissance du "Fils du Ciel" aux commandes de l'Empire du Milieu.

Dans cette enceinte de 960 mètres sur 760, délimitée par des remparts massifs de 10 mètres de haut, dominant des douves larges de 52 mètres, les empereurs trônaient au centre du palais dans la Salle de l'Harmonie Préservée, ne sortant de l'enceinte que dans de très rares occasions. De ce fait, coupés du monde réel, le pays était dirigé de manière parfois chaotique par certains empereurs plus attachés à batifoler avec leurs concubines, le pouvoir étant alors en réalité tenu par les eunuques du palais. Dans les dernières années de la dynastie Ming, ils dirigeaient pratiquement le pays de par leur nombre important (entre 70 000 et 100 000), ayant réussi à imposer leur pouvoir politique malgré les décrets qui devaient légalement les tenir éloignés de cette scène.

 

Les édifices qu'il est possible de visiter aujourd'hui datent pour la plupart du XVII ème siècle car la Cité Interdite a été restaurée de très nombreuses fois à la suite notamment des nombreux incendies qui se sont déclarés dans l'enceinte. Le palais fut même réduit en cendres en 1664 par les Mandchous, brûlant par la même occasion des livres précieux et des calligraphies centenaires. Aujourd'hui rares sont les pièces originales encore visibles car les pillages furent également nombreux. Le plus grand date du XX ème siècle quand le Guomindang, à la veille de la prise de pouvoir par les communistes en 1949, emporta des milliers d'objets à Taiwan où ils sont aujourd'hui visibles au musée national de Taipei.

 

Dès que l'on sort des "grands axes" on se retrouve dans des allées colossales ménagées entre les palais et, seul l'espace d'un instant, on imagine alors la vie de ses habitants, coincés une vie entière entre ces murs. C'était effectivement le sort des empereurs et de leurs concubines. Certaines d'entre elles, choisies lors de concours de beauté organisés à travers les provinces, entraient dans la cité alors qu'elle n'avaient que 14 ou 16 ans et passaient alors leur vie dans les différents palais plus ou moins éloignés de celui de l'empereur. Il est très difficile de faire une description détaillée de l'ensemble car on dénombre 9000 pièces d'habitation. Une voie principale pénètre dans la Cité Impériale par la Porte de la Paix Céleste (Tian an Men) et dans la Cité Interdite par la Porte du Méridien (Wu Men). Franchissant la Porte de l'Harmonie Suprême (Tai He Men) on accède aux trois palais principaux d'où le Fils du Ciel régnait : Le Palais de l'Harmonie Suprême, celui de l'Harmonie Parfaite et enfin celui de l'Harmonie Préservée.

 

Au sud se trouvent les parties officielles et au nord les quartiers privés où résidaient l'empereur et sa famille. D'est en ouest s'étendent divers palais construits dans des espaces clos, demeures familiales où logeaient les épouses, les concubines et leurs enfants, chacun vivant séparé dans ces palais indépendants possédant chacun une cour ou un jardin.

 

Le gouvernement de la République de Chine a classé la Cité Interdite comme monument historique majeur dès 1961, et en 1987 l'Unesco l'inscrivait sur la liste du Patrimoine Mondial ce qui a élevé son statut international. De ce fait le travail de conservation du gouvernement a été encore accru et de nombreuses campagnes de rénovations ont eu lieu débloquant des millions de Yuans nécessaires aux travaux.

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 22:29

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Issues de la culture japonaise, ces femmes ont souvent aujourd'hui une image négative, même si le cinéma et la littérature parviennent nettement à mettre en avant la réalité de leur rôle..

 

2005, on se souvient, ou non, de cette affiche qui trône dans les villes : ce visage de porcelaine blanc, encadré par des cheveux d'un noir de jais, et une bouche rouge sang qui contraste avec le reste. Le tout forme un ensemble qui attire l'oeil.

Cette affiche c'est celle de Mémoire d'une geisha, dans lequel on découvre l'un des éléments majeurs de la culture japonaise. Rob Marshall met ici en avant le regard américain déjà présent dans le livre d'Arthur Golden.

Mais qu'en est-il réellement ?

 

Une geisha ou geiko est une dame de compagnie raffinée réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique d’excellence des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ».

 

L'ouverture des maisons de thé  dans les quartiers de plaisirs en 1712 marque le début du métier de geisha. Les geishas sont le résultat de l'évolution des taikomochi  ou hōkan  , équivalents au Japon des bouffons du Moyen Age en Europe. Ainsi, les premiers geishas étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé  .


Au début de leur intégration aux geishas, dans les années 1750, les femmes étaient appelées onna geisha  , ou geiko   à Kyōto. Elles devinrent rapidement plus nombreuses que les hommes, qui prirent le nom d'otoko geisha   pour se différencier des femmes. À partir de 1800,  les geishas ne sont plus que des femmes .

En 1779, le gouvernement japonais officialise le métier de geisha et crée un bureau d'enregistrement , destiné à recenser les geishas pour faire respecter la loi et éviter de les confondre avec des prostitués.

Jusqu'au début du  siècle, les geishas sont à la pointe de la mode, à tel point qu'avec l'occidentalisation du Japon dans les années 1920-1930, on voit apparaître des geishas s'habillant et dansant à l'occidentale, surnommées dansu geisha. Mais beaucoup d'entre elles s'opposent à cette modernisation et se posent en gardiennes de la tradition japonaise, ce qui est toujours le cas actuellement.

En 1944, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le gouvernement fait fermer les quartiers de plaisir et envoie les geishas travailler en usine pour soutenir l'effort de guerre. Le 25 octobre 1945, les quartiers de plaisir rouvrent. L'interdiction totale de la prostitution en 1957 démarqua définitivement les geishas des prostituées. À la même époque, de nouvelles lois sur le travail des enfants et la scolarité obligatoire interdirent aux filles de devenir maiko (apprenties geishas) avant quinze ans.


Le vêtement des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos, surnommé obebe dans le dialecte de Kyōto. Les couleurs se choisissent selon la saison, mais aussi selon l'âge de la porteuse : les jeunes femmes portent des couleurs vives tandis que les geishas de plus de trente ans choisissent des couleurs plus discrètes.

Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, nommée obi.

 

Les geishas vivent dans des quartiers réservés, nommés Hanamachi, « ville fleur ». Elles sont toujours rattachées à une maison de geisha, une okiya même si elles n'y vivent pas. La structure d'une okiya s'apparente à une structure familiale, où la patronne est appelée okāsan, « mère », et où les geishas plus âgées sont considérées comme les grandes sœurs des jeunes.

Une geisha, pour augmenter ses gains ou devenir indépendante, a besoin d'un protecteur, nommé danna, un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations de la geisha au tarif normal. La geisha et son danna se lient au cours d'une cérémonie analogue au san san ku do. Autrefois, la notion de danna impliquait que la geisha ait des relations sexuelles avec son protecteur, même si ce n'était jamais dit officiellement; le danna était d'ailleurs souvent choisi non pas par la geisha elle-même, mais par l'okiya, en fonction de sa richesse et de son prestige.

 

Les geishas commencent leur formation dès leur plus jeune âge et pratiquer un vaste éventail d'arts. La tradition japonaise veut que les enfants qui pratiquent les arts commencent « le sixième jour du sixième mois de leur sixième année », mais il arrivait que les futures geishas commencent plus tôt.

La formation des geishas inclut la pratique de plusieurs instruments de musique : le shamisen, instrument à trois cordes typique des geishas, mais aussi la flute japonaise ainsi que différents tambours traditionnels : le tsutsumi qui se tient sur l'épaule, l'okawa sur les cuisses, et enfin le taiko, le plus grand, que la geisha pose à côté d'elle et frappe avec une baguette. À noter que les airs de shamisen ne sont généralement pas inscrits sur des partitions, et les geishas les apprennent à l'oreille.

Elles étudient également le chanoyu (cérémonie du thé), l'ikebana (composition florale), la poésie et la littérature japonaise. La danse traditionnelle est étudiée par toutes les geishas afin d'obtenir un port gracieux et une démarche élégante, mais seules les geishas les plus belles et les plus douées sont encouragées à se spécialiser dans cet art.

 

Une fois devenues apprenties geisha, c'est-à-dire des maiko, elles accompagnent des geishas dans les maisons de thé, aux réceptions et banquets. Durant cette période, leur oneesan se charge de leur transmettre sa propre expérience de geisha, en échange de quoi elle perçoit un pourcentage des gains de sa « petite sœur ».

La formation d'une geisha se termine officiellement lors par la cérémonie dite du « changement de col » (erikae), où elle remplace son col rouge de maiko par le col blanc des geishas confirmées.

 

Une fois devenues geishas, elles accompagnent les hommes à certaines sorties importantes, elles peuvent être contactées pour réaliser des spectacles et présenter les arts japonais...

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