Le gouvernement chinois déclare, à l'abdication du dernier empereur Quing que "la Cité Interdite n'est plus". Elle devient un musée dès 1925 et reste encore aujourd'hui l'un des lieux les plus visités de la planète, tant sa monumentalité rappelle la toute puissance de l'une des plus ancienne civilsation.
Pendant cinq siècles le Palais Impérial de Pékin fut le siège du pouvoir suprême des empereurs chinois Ming et Qing. Les travaux de construction entrepris entre 1406 et 1420 par l'empereur Yongle, nécessitèrent une main d'oeuvre colossale estimée à un million d'ouvriers pour mettre en place architecturalement, l'expression de la toute puissance du "Fils du Ciel" aux commandes de l'Empire du Milieu.
Dans cette enceinte de 960 mètres sur 760, délimitée par des remparts massifs de 10 mètres de haut, dominant des douves larges de 52 mètres, les empereurs trônaient au centre du palais dans la Salle de l'Harmonie Préservée, ne sortant de l'enceinte que dans de très rares occasions. De ce fait, coupés du monde réel, le pays était dirigé de manière parfois chaotique par certains empereurs plus attachés à batifoler avec leurs concubines, le pouvoir étant alors en réalité tenu par les eunuques du palais. Dans les dernières années de la dynastie Ming, ils dirigeaient pratiquement le pays de par leur nombre important (entre 70 000 et 100 000), ayant réussi à imposer leur pouvoir politique malgré les décrets qui devaient légalement les tenir éloignés de cette scène.
Les édifices qu'il est possible de visiter aujourd'hui datent pour la plupart du XVII ème siècle car la Cité Interdite a été restaurée de très nombreuses fois à la suite notamment des nombreux incendies qui se sont déclarés dans l'enceinte. Le palais fut même réduit en cendres en 1664 par les Mandchous, brûlant par la même occasion des livres précieux et des calligraphies centenaires. Aujourd'hui rares sont les pièces originales encore visibles car les pillages furent également nombreux. Le plus grand date du XX ème siècle quand le Guomindang, à la veille de la prise de pouvoir par les communistes en 1949, emporta des milliers d'objets à Taiwan où ils sont aujourd'hui visibles au musée national de Taipei.
Dès que l'on sort des "grands axes" on se retrouve dans des allées colossales ménagées entre les palais et, seul l'espace d'un instant, on imagine alors la vie de ses habitants, coincés une vie entière entre ces murs. C'était effectivement le sort des empereurs et de leurs concubines. Certaines d'entre elles, choisies lors de concours de beauté organisés à travers les provinces, entraient dans la cité alors qu'elle n'avaient que 14 ou 16 ans et passaient alors leur vie dans les différents palais plus ou moins éloignés de celui de l'empereur. Il est très difficile de faire une description détaillée de l'ensemble car on dénombre 9000 pièces d'habitation. Une voie principale pénètre dans la Cité Impériale par la Porte de la Paix Céleste (Tian an Men) et dans la Cité Interdite par la Porte du Méridien (Wu Men). Franchissant la Porte de l'Harmonie Suprême (Tai He Men) on accède aux trois palais principaux d'où le Fils du Ciel régnait : Le Palais de l'Harmonie Suprême, celui de l'Harmonie Parfaite et enfin celui de l'Harmonie Préservée.
Au sud se trouvent les parties officielles et au nord les quartiers privés où résidaient l'empereur et sa famille. D'est en ouest s'étendent divers palais construits dans des espaces clos, demeures familiales où logeaient les épouses, les concubines et leurs enfants, chacun vivant séparé dans ces palais indépendants possédant chacun une cour ou un jardin.
Le gouvernement de la République de Chine a classé la Cité Interdite comme monument historique majeur dès 1961, et en 1987 l'Unesco l'inscrivait sur la liste du Patrimoine Mondial ce qui a élevé son statut international. De ce fait le travail de conservation du gouvernement a été encore accru et de nombreuses campagnes de rénovations ont eu lieu débloquant des millions de Yuans nécessaires aux travaux.