Rendu à la mode par Isabeau de Bavière, le « bonnet pointu », renommé hennin, est une coiffe féminine conique en forme de pain de sucre qui fait son apparition en France vers 1420.
Le hennin est fait dans une étoffe légère, généralement la batiste, une toile de lin, qui recouvre un bonnet pointu réalisé dans un papier rigide ou une toile empesée. Cette coiffe peut atteindre les quatre-vingts centimètres et monter jusqu'à un mètre de hauteur pour ses formes les plus extravagantes. Il est agrémenté d'un long voile, ou de gaze, fixé par du fil d'archal (un fil de laiton) au sommet du cône qui retombe généralement sur l'avant bras gauche.Pour les femmes les plus importantes, le voile est en soie, toile la plus luxueuse en vente.
La longueur du voile indique le rang social de sa propriétaire. S'il atteind la ceinture, il est porté par une bourgeoise. S'il atteind les talons, il est porté par l'épouse d'un chevalier. S'il traine au sol, il est soit porté par la reine, soit par une princesse.
La chevelure est complètement cachée sous cette coiffe, et l'on n'hésite pas à épiler toutes les mèches qui dépassent, bien que certaines femmes conservent un petit triangle de cheveux visible, tombant au centre du front.
Plusieurs variantes apparaissent progressivement.
Le double hennin, est, comme son nom l'indique, une coiffe qui semble réunir deux hennins, formant un M. Alors que le hennin tombe sur l'arrière de la tête, la coiffure de papillon retombe davantage sur l'avant, laissant retomber un partie de voile sur le visage.
La coiffe bourguignonne, est un hennin donc le sommet est tronqué.
A cause de sa forme particulière, le hennin devint l'objet d'ordonnances restrictives spéciales de la part de l'Église. D'une part, le code vestimentaire est fortement lié au code social mettant en concurrence certaines femmes et développant deux des 7 pêchés capitaux, la vaine gloire qui consiste en une sorte de gonflement de l'égo, mais aussi la luxure. D'autre part, sa forme conique rappelle directement les cornes du diable.
Son large succès en France lui permet de se développer en Italie, en Allemagne et dans les Pays-Bas bourguignons. Il ne se porte plus à partir de 1480, mais reste aujourd'hui dans l'imaginaire comme la coiffe attitrée des princesses ou des fées.