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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 21:17

Rendu à la mode par Isabeau de Bavière, le « bonnet pointu », renommé hennin, est une coiffe féminine conique en forme de pain de sucre qui fait son apparition en France vers 1420.


 

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Le hennin est fait dans une étoffe légère, généralement la batiste, une toile de lin, qui recouvre un bonnet pointu réalisé dans un papier rigide ou une toile empesée. Cette coiffe peut atteindre les quatre-vingts centimètres et monter jusqu'à un mètre de hauteur pour ses formes les plus extravagantes. Il est agrémenté d'un long voile, ou de gaze, fixé par du fil d'archal (un fil de laiton) au sommet du cône qui retombe généralement sur l'avant bras gauche.Pour les femmes les plus importantes, le voile est en soie, toile la plus luxueuse en vente.

 

La longueur du voile indique le rang social de sa propriétaire. S'il atteind la ceinture, il est porté par une bourgeoise. S'il atteind les talons, il est porté par l'épouse d'un chevalier. S'il traine au sol, il est soit porté par la reine, soit par une princesse.

 

La chevelure est complètement cachée sous cette coiffe, et l'on n'hésite pas à épiler toutes les mèches qui dépassent, bien que certaines femmes conservent un petit triangle de cheveux visible, tombant au centre du front.

 

Plusieurs variantes apparaissent progressivement. 

Le double hennin, est, comme son nom l'indique, une coiffe qui semble réunir deux hennins, formant un M. Alors que le hennin tombe sur l'arrière de la tête, la coiffure de papillon retombe davantage sur l'avant, laissant retomber un partie de voile sur le visage.

La coiffe bourguignonne, est un hennin donc le sommet est tronqué.

 

A cause de sa forme particulière, le hennin devint l'objet d'ordonnances restrictives spéciales de la part de l'Église. D'une part, le code vestimentaire est fortement lié au code social mettant en concurrence certaines femmes et développant deux des 7 pêchés capitaux, la vaine gloire qui consiste en une sorte de gonflement de l'égo, mais aussi la luxure. D'autre part,  sa forme conique rappelle directement les cornes du diable.

 

Son large succès en France lui permet de se développer en Italie, en Allemagne et dans les Pays-Bas bourguignons. Il ne se porte plus à partir de 1480, mais reste aujourd'hui dans l'imaginaire comme la coiffe attitrée des princesses ou des fées.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 15:45

 

Au Bon Marché est, historiquement, le tout premier grand magasin français, situé dans le 7° arrondissement de Paris, au 24 rue de Sèvres, à l'angle de la rue de Babylone et de la rue du Bac.

En 1989, après 151 années d'existence, le magasin Au Bon Marché change de nom et devient Le Bon Marché.

 

« Une cathédrale de commerce pour un peuple de clients. » Emile Zola, Au bonheur des dames

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/81/Au_Bon_March%C3%A9_1920.jpg/220px-Au_Bon_March%C3%A9_1920.jpg

 

Le magasin Au Bon Marché est fondé en 1838 par les frères Videau qui créent une grande boutique (12 employés et 4 rayons) de mercerie, vendant aussi des draps, matelas et des parapluies. Les frères Videau s'associent en 1852 avec Aristide et Marguerite Boucicaut qui se lancent dans la transformation du magasin, développant alors le nouveau concept de grand magasin. Ces derniers se caractérisent par un vaste assortiment large et profond, des prix fixés à faible marge et indiqués sur une étiquette, un accès direct, le principe du satisfait ou remboursé et une mise en scène de la marchandise dans un espace de vente. Ce type de magasin ne vend plus implement des marchandises mais le désir d'acheter lui-même.

 

En 1863, les Boucicaut rachètent les parts sociales des frères Videau, lesquels étaient effrayés par les idées commerciales du couple. En 1869, grâce à leur succès commercial, les Boucicaut se lancent dans l'agrandissement du magasin. L'architecte Louis-Charles Boileau fait appel à l'ingénieur Armand Moisant et Gustave Eiffel pour la structure du bâtiment.

 

Le Bon Marché passe d'un chiffre d’affaires de 500 000 francs, d'une surface de 300 m2 et de 12 employés en 1852 à 72 millions de francs, une surface de 50 000 m2 et 1 788 employés en 1877.

 

Pour attirer sa clientèle féminine, Boucicaut crée également les premières toilettes pour femmes, un salon de lecture pour leurs maris le temps qu'elles fassent leurs emplettes, poste plus de 6 millions de catalogues de mode (accompagnés d'échantillons de tissus découpés par 150 jeunes femmes uniquement dédiées à ce travail) dans le monde entier au début du XXe siècle. 

Parallèlement se développe un service de livraison à domicile et de vente par correspondance, cherchant également à toucher une clientèle ouvrière par la standardisation des tailles de vêtements avant faits sur mesure.

 

Après les épouses, il cible les mères en distribuant des boissons, ballons rouges ou des séries d'images pédagogiques pour leurs enfants, organisant aussi des promenades à dos d'âne. Les bourgeoises peuvent s'échapper du logis où la société les cloître et passer plus de 12 heures dans le magasin à essayer les produits on à se faire effleurer par des vendeurs qui leur enfilent gants ou chapeaux.

Certaines d'entre elles s'endettent ou deviennent  cleptomanes. La respectabilité du magasin étant remise en cause, Aristide Boucicaut fait engager des vendeuses qu'il fait loger dans les étages supérieurs du magasin et qui représentent la moitié du personnel dans les années 1880. En uniforme noir strict, elles sont licenciables et corvéables à merci mais peuvent bénéficier de la promotion interne (second, chef de comptoir puis gérant selon une progression non plus à l’ancienneté mais au mérite). Inspiré par le socialisme chrétien de Lamennais, Aristide Boucicaut crée notamment pour ses salariés une caisse de prévoyance et une caisse de retraite, un réfectoire gratuit, un jour de congé payé hebdomadaire.

 

Sa création est suivie de celle des Grands Magasins du Louvre par Alfred Chauchard, Auguste Hériot et Charles Eugène Faré, de La Belle Jardinière, du Printemps, fondé par Jules Jaluzot. Progressivement, certaines femmes employées vont davatange s'émanciper et créer leur propore magasin. C'est cas avec le célèbre magasin, La Samaritaine fondé par Mairie-Louise Jay, ancienne employée au Bon Marché et son époux Ernest Cognacq, ancien colporteur.  

 

Par ces magasins, la femme s'est élevée et a commencé à acquérir une nouvelle indépendance, qu'elle voudra plus grande plusieurs dizaine d'années plus tard.

Ce modèle typiquement français s'est rapidement développé et sera largement critiqué par les suffragettes anglaises qui revendiqueront une exploitation de la femme et un salaire trop faible.

 

http://blog-ronsard.scola.ac-paris.fr/public/Zola/.Aubonmarche19eme_m.jpg

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 14:40

Aujourd'hui, inauguration d'une nouvelle rubrique dans Histoart, "La mode au fil des siècles". Venez découvrir les termes historiques et techniques des pièces qui constitutaient le vêtement il y a plusieurs centaines d'années.

Pour commencer, découvrez les caractéristiques de la robe à tournure, en vogue à la fin du XIX° siècle.

 

http://oliaklodvenitiens.files.wordpress.com/2010/12/441px-toulmouche_le_billet_1883.jpg

 

La robe à tournure...

 

Même si elle fait une timide apparition à la fin du Second Empire, la robe à tournure a surtout été portée pendant les débuts de la Troisième République, au cours de laquelle elle subit de nombreuses modifications.

 

La tournure, ou faux-cul, est une pièce de lingerie destinée à accentuer, comme son nom l'indique, la chute des reins. Cet accessoire se décline dans toutes sortes de modèles, allant du simple coussinet rembourré au strapontin, espèce de nacelle d'arceaux métalliques assujettis par des bandelettes, d'une incroyable sophistication.

Les garnitures des robes s'inspirent de l'ameublement (drapés, glands, franges, plissés) et sont d'ailleurs à l'origine du nom " style tapissier ".

 

Sur cette période, qui se déroule sur une vingtaine d'années, la silhouette féminine connaît de nombreux remaniements, dépendant du volume plus ou moins important que prend la tournure.

D'abord très volumineuse lors de son apparition, la tournure forme une bosse sur laquelle viennent se draper les pans de la jupe. Ensuite, aux alentours de 1880, la tournure est réduite à sa plus simple expression, car les toilettes, ancêtres des robes fourreaux, enserrent le corps de la femme du cou aux genoux et ne s'évasent en une petite traîne qu'après ces derniers. Enfin, dans un dernier avatar, les tournures s'enflent à nouveau, presque au niveau de la taille, avant de disparaître définitivement aux alentours de 1890.

 

http://img.blog2b.net/?w=640&h=480&src=http://blog2b.net/uploads/m/marieca/27706.jpg

 

Et au même moment...

 

Pour le jour, les corsages restent très près du corps, avec des manches longues serrées.

Les chapeaux, s'ils subissent diverses évolutions au gré de la mode, demeurent néanmoins de petite taille. Quant aux ombrelles, de taille réduite pendant presque toute la période, elles voient leur diamètre augmenter considérablement aux alentours de 1885.

Pendant ces vingt années, la bottine à talon, boutonnée ou lacée, en peau ou en étoffe sobre, est en faveur à la ville.

 

Pour les bals, les corsages sont très décolletés, laissant les épaules et les bras nus. Ceux-ci sont recouverts par de longs gants qui couvrent, au minimum, tout l'avant bras.

La traîne est particulièrement accentuée dans les robes de bal. Pour danser, la dame la relève, soit par un petit cordon qu'elle passe autour de son poignet, soit par une petite chaînette qui vient s'accrocher à la taille.

Les souliers à talon sont décolletés. Les coiffures varient énormément. Néanmoins, on peut retenir que le volume du chignon est plutôt ramené au sommet du crâne et que certaines femmes portent une frange très courte et plutôt bouclée (seule apparition de la frange au XIXème siècle).

Les éventails sont de taille moyenne à grande.

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