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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 22:29

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Issues de la culture japonaise, ces femmes ont souvent aujourd'hui une image négative, même si le cinéma et la littérature parviennent nettement à mettre en avant la réalité de leur rôle..

 

2005, on se souvient, ou non, de cette affiche qui trône dans les villes : ce visage de porcelaine blanc, encadré par des cheveux d'un noir de jais, et une bouche rouge sang qui contraste avec le reste. Le tout forme un ensemble qui attire l'oeil.

Cette affiche c'est celle de Mémoire d'une geisha, dans lequel on découvre l'un des éléments majeurs de la culture japonaise. Rob Marshall met ici en avant le regard américain déjà présent dans le livre d'Arthur Golden.

Mais qu'en est-il réellement ?

 

Une geisha ou geiko est une dame de compagnie raffinée réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique d’excellence des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ».

 

L'ouverture des maisons de thé  dans les quartiers de plaisirs en 1712 marque le début du métier de geisha. Les geishas sont le résultat de l'évolution des taikomochi  ou hōkan  , équivalents au Japon des bouffons du Moyen Age en Europe. Ainsi, les premiers geishas étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé  .


Au début de leur intégration aux geishas, dans les années 1750, les femmes étaient appelées onna geisha  , ou geiko   à Kyōto. Elles devinrent rapidement plus nombreuses que les hommes, qui prirent le nom d'otoko geisha   pour se différencier des femmes. À partir de 1800,  les geishas ne sont plus que des femmes .

En 1779, le gouvernement japonais officialise le métier de geisha et crée un bureau d'enregistrement , destiné à recenser les geishas pour faire respecter la loi et éviter de les confondre avec des prostitués.

Jusqu'au début du  siècle, les geishas sont à la pointe de la mode, à tel point qu'avec l'occidentalisation du Japon dans les années 1920-1930, on voit apparaître des geishas s'habillant et dansant à l'occidentale, surnommées dansu geisha. Mais beaucoup d'entre elles s'opposent à cette modernisation et se posent en gardiennes de la tradition japonaise, ce qui est toujours le cas actuellement.

En 1944, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le gouvernement fait fermer les quartiers de plaisir et envoie les geishas travailler en usine pour soutenir l'effort de guerre. Le 25 octobre 1945, les quartiers de plaisir rouvrent. L'interdiction totale de la prostitution en 1957 démarqua définitivement les geishas des prostituées. À la même époque, de nouvelles lois sur le travail des enfants et la scolarité obligatoire interdirent aux filles de devenir maiko (apprenties geishas) avant quinze ans.


Le vêtement des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos, surnommé obebe dans le dialecte de Kyōto. Les couleurs se choisissent selon la saison, mais aussi selon l'âge de la porteuse : les jeunes femmes portent des couleurs vives tandis que les geishas de plus de trente ans choisissent des couleurs plus discrètes.

Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, nommée obi.

 

Les geishas vivent dans des quartiers réservés, nommés Hanamachi, « ville fleur ». Elles sont toujours rattachées à une maison de geisha, une okiya même si elles n'y vivent pas. La structure d'une okiya s'apparente à une structure familiale, où la patronne est appelée okāsan, « mère », et où les geishas plus âgées sont considérées comme les grandes sœurs des jeunes.

Une geisha, pour augmenter ses gains ou devenir indépendante, a besoin d'un protecteur, nommé danna, un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations de la geisha au tarif normal. La geisha et son danna se lient au cours d'une cérémonie analogue au san san ku do. Autrefois, la notion de danna impliquait que la geisha ait des relations sexuelles avec son protecteur, même si ce n'était jamais dit officiellement; le danna était d'ailleurs souvent choisi non pas par la geisha elle-même, mais par l'okiya, en fonction de sa richesse et de son prestige.

 

Les geishas commencent leur formation dès leur plus jeune âge et pratiquer un vaste éventail d'arts. La tradition japonaise veut que les enfants qui pratiquent les arts commencent « le sixième jour du sixième mois de leur sixième année », mais il arrivait que les futures geishas commencent plus tôt.

La formation des geishas inclut la pratique de plusieurs instruments de musique : le shamisen, instrument à trois cordes typique des geishas, mais aussi la flute japonaise ainsi que différents tambours traditionnels : le tsutsumi qui se tient sur l'épaule, l'okawa sur les cuisses, et enfin le taiko, le plus grand, que la geisha pose à côté d'elle et frappe avec une baguette. À noter que les airs de shamisen ne sont généralement pas inscrits sur des partitions, et les geishas les apprennent à l'oreille.

Elles étudient également le chanoyu (cérémonie du thé), l'ikebana (composition florale), la poésie et la littérature japonaise. La danse traditionnelle est étudiée par toutes les geishas afin d'obtenir un port gracieux et une démarche élégante, mais seules les geishas les plus belles et les plus douées sont encouragées à se spécialiser dans cet art.

 

Une fois devenues apprenties geisha, c'est-à-dire des maiko, elles accompagnent des geishas dans les maisons de thé, aux réceptions et banquets. Durant cette période, leur oneesan se charge de leur transmettre sa propre expérience de geisha, en échange de quoi elle perçoit un pourcentage des gains de sa « petite sœur ».

La formation d'une geisha se termine officiellement lors par la cérémonie dite du « changement de col » (erikae), où elle remplace son col rouge de maiko par le col blanc des geishas confirmées.

 

Une fois devenues geishas, elles accompagnent les hommes à certaines sorties importantes, elles peuvent être contactées pour réaliser des spectacles et présenter les arts japonais...

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